La pratique du signal ou symbole

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La pratique du signal ou symbole

  1. L’espace de cette pratique va être l’école de la troisième république et la cible est l’enfant. L’enfant est aussi le meilleur moyen d’atteindre les parents, préoccupés par la promesse de progrès et d’ascension social de leur enfant.
  2. Le signal ou symbole est un objet impersonnel, banal qui va se transformer en symbole,
  • Le maître va donner arbitrairement l’objet-signal à un enfant et insiste sur la nécessité de s’en débarrasser en le donnant à un autre enfant surpris à parler en récréation sa langue maternelle ; celui-ci devra alors à son tour s’en débarrasser, et ainsi de suite. Le dernier détenteur de l’objet-signal à la fin de la journée sera soumis à une punition.
  • Dans certaines écoles, le maître pouvait surgir lors de la récréation et se mettait à punir l’enfant en possession du signal, ainsi d’ici la fin d’une journée, plusieurs enfants pouvaient être punis.
  • Cela consiste à introduire une pratique de délation à l’intérieur d’un groupe uni par une même langue maternelle et partageant le même climat affectif afin d’instituer le lien qui les unit, la langue, comme objet qui désunit par la punition. Un enfant transmettant le signal modifie en même temps la relation affective qui le relie à ses camarades. L’affect, porté par la langue maternelle, dans son renvoie à l’enfance se trouve principalement visé par cette pratique répressive.
  • Puis il y aura le temps de la punition parfois physique ou par des lignes d’écriture affirmant l’infériorisation de la langue régionale associée à la honte.
  • Le signal matérialise la circulation du symbole du parler interdit et la présence, en surplomb, d’une autorité susceptible d’apparaître à tout moment et de punir.
  • De plus, au retour de l’école la remontrance des parents envers l’enfant qui s’est fait prendre et punir parce qu’il parlé la langue locale conforte l’autorité du maître et double la punition.
  • Cette réprimande, par la participation des parents au dispositif, met l’enfant dans une situation paradoxale et c’est cette situation qui va être à l’origine d’une fracture identitaire avec les troubles qui l’accompagne.
  1. Sans compter la honte des parents produite par la punition de leur enfant.