Le modèle théorique

La psychosomatique relationnelle s’est développée à partir de la théorie relationnelle élaborée par le Professeur Sami-Ali fondée sur les travaux de W. R. Winnicott et des chercheurs de l’école de Palo-Alto mais en diffère par la place qu’elle donne à la subjectivation ainsi que par l’ouverture qu’elle fait sur les nouvelles approches relationnelles. En ce sens, elle fait partie du courant  humaniste et multi-référentiel de la psychothérapie. Il s’agit surtout d’une méthode d’accompagnement du malade atteint d’une pathologie organique, fonctionnelle ou mentale.

En plus de la dimension thérapeutique, elle aborde les champs philosophique, esthétique et culturel inhérents à la dimension relationnelle.

  1. La Psychosomatique Relationnelle intègre le psychique et le somatique dans une conception globale de l’homme. La pathologie, qu’elle soit mentale, organique ou fonctionnelle, apparaît toujours dans une situation relationnelle. Elle peut être appréhendée selon une vue d’ensemble par le fonctionnement subjectif de la personne, appréhendé par son rapport à l’imaginaire, aux émotions et aux affects –  c’est à dire par une conscience subjective s’étayant sur une conscience émotionnelle dans laquelle s’intègre la dimension cognitive – mais aussi par une situation relationnelle conflictuelle qu’il est aussi nécessaire de définir.
    Ainsi, la pathologie se trouve corrélée à un conflit prenant une forme simple s’il existe des solutions ou une forme plus complexe « d’impasse » lorsqu’il est sans issue. Le concept d’impasse relationnelle permet d’appréhender la maladie organique sans la ramener à une somatisation (le terme de somatisation s’appliquant seulement à la pathologie fonctionnelle pour laquelle le conflit est purement psychique, trouvant sa résolution dans des symptômes conversifs). C’est le champ de la psychanalyse où la maladie fonctionnelle, réversible, a alors valeur de langage.
    Il en est tout autrement pour la pathologie organique car c’est le corps biologique qui est atteint par des lésions. Il n’est alors plus question d’une hypothétique expression métaphorique et l’atteinte du corps réel ne doit pas être abordée comme un effet de langage ou une image de rêve. Dans ce cas, toute interprétation demeure inefficace et n’entrave en rien une évolution morbide.
    Seul un principe de causalité circulaire faisant intervenir le fonctionnement subjectif et une situation d’impasse est susceptible de rendre éventuellement compte des troubles présentés.
    Dans la relation thérapeutique, la dualité corps/esprit se trouve ainsi dépassée au profit d’un abord global, relationnel d’une personne en souffrance où entre en jeu une histoire singulière dont il s’agit de restituer la complexité.
  2.  L’Approche centrée sur la personne.
    En articulation avec la théorie relationnelle, les concepts de l’Approche Centrée sur la Personne élaborés par Carl Rogers sont en plein accord avec les bases de l’attitude thérapeutique des praticiens en psychosomatique relationnelle ; attitude fondée sur une vision éthique et anthropologique qui s’inscrit dans le courant de la psychologie humaniste. Elle place la relation, en tant que rencontre de deux subjectivités, au cœur de la thérapie.
  3.  La Psychanalyse Humaniste.
    La psychosomatique relationnelle tire ses origines des travaux d’éminents psychanalystes tels que W. R. Bion ou de D.W Winnicott. Elle s’appuie sur leurs apports pour conceptualiser l’espace relationnel. Elle continue à s’enrichir des travaux d’autres psychanalystes : Didier Anzieu, Serge Tisseron, René Roussillon etc. La psychosomatique relationnelle entretien un échange riche et soutenu avec les psychanalystes humanistes de l’IFAPP.