Le travail corporel en Psychosomatique Relationnelle est défini comme une thérapie relationnelle à médiation corporelle, c’est-à-dire comme une pratique corporelle utilisant une méthodologie globale et intégrative (prise en compte non seulement des sensations corporelles mais aussi des affects et de l’imaginaire en lien avec l’histoire de la personne).
L’accompagnement corporel en psychosomatique relationnelle met le corps en position de médium dans la relation thérapeutique. Pour nous, la relation précède toute technique, elle l’englobe et lui donne sens. Dans sa forme de situation relationnelle, elle est ce vers quoi va tendre l’exploration corporelle par un travail continu de mise en liens. Il ne s’agit donc pas de focaliser l’attention du patient sur son corps et de l’inviter à faire un travail qui resterait limité à l’espace corporel mais bien de l’accompagner vers un ailleurs qui restera à établir en fonction de chaque personne et qui l’amènera toujours à aménager de nouvelles modalités relationnelles. À la fois outil et objectif de cet accompagnement, ce que nous avons précédemment défini par le terme de subjectivation (Boquel, 2010) caractérise le processus thérapeutique par lequel le sujet, après une prise de conscience de la manière dont il s’est constitué, devient acteur de sa propre construction subjective. Sa pensée ressaisit ses expériences passées, les élabore, et cette élaboration fonde une nouvelle subjectivité. Que cette réappropriation influence les troubles qu’il présente ou le cours de la pathologie engage alors tout le champ psychosomatique et invite à comprendre les processus reliant les facteurs concernés.
Tout comme le sens traditionnel du phénomène psychosomatique met en corrélation les facteurs psychique et somatique, il s’agit ici de lier le corps relationnel, en tant que corps façonné par la relation – et la constituant en retour -, et la subjectivité – dont la trame est aussi émotionnelle et relationnelle – par l’intermédiaire de la médiation corporelle. Lors de cet acte réflexif de reprise subjective, le cours de la pathologie peut se trouver modifié grâce à cette dynamique de subjectivation qui est profondément relationnelle.
Le trépied psychosomatique sur lequel prend appui le champ conceptuel utilisé dans l’accompagnement à médiation corporelle se compose de trois éléments fondamentalement pris dans la trame relationnelle :
- La pathologie fonctionnelle, organique ou mentale,
- Le corps dans ses dimensions structurelles et fonctionnelles,
- La potentialité subjective de l’individu.
Thérapie Relationnelle à médiation corporelle
Une méthode thérapeutique à partir du corps vers la situation relationnelle.
Principes de la thérapie à médiation corporelle en psychosomatique relationnelle.
Méthodologie du travail relationnel à médiation corporelle :
Sommaire
1. Des objectifs
Travail de liens à partir du corps dans une vision multidimensionnelle et multiréfentielle
-
Projets thérapeutiques
Relancer la dynamique subjective à partir du corps résulte de deux objectifs différents déterminés par le fonctionnement de la personne :
- Relancer la fonction représentative, imaginaire et affective à partir du corps propre, ce dernier possède cette potentialité relationnelle d’être un schéma de représentation (Sami-Ali, 1980), c’est-à-dire d’être un support à partir duquel émergent d’autres schèmes, des images qui sont d’abord des images du corps, des affects et des pensées. L’expérience montre que c’est à partir des émotions échangées dans la relation thérapeutique que s’effectue la restauration du lien somato-psychique.
- Réinvestir le corps dans ses différents éprouvés en permettant que se rétablisse le lien circulaire entre le psychisme et le somatique lorsque le sujet s’est réfugié dans une sphère mentale où l’activité intellectuelle prend une valeur défensive.
2. Une finalité
La subjectivation : action d’appropriation par le sujet de sa propre subjectivité
Le sujet devient acteur de la construction de sa subjectivité
- En faisant apparaître la problématique relationnelle à partir de l’organisation corporelle et en l’inscrivant dans une dynamique circulaire avec le rêve et les situations conflictuelles de son histoire.
- En rétablissant l’équilibre et l’intégration des consciences respectives : conscience subjective, conscience émotionnelle, conscience onirique, conscience vigile. Restauration de la fonction émotionnelle et imaginaire.
- Par la résolution du conflit ou la dissolution de l’impasse corporelle parallèlement au dépassement du conflit relationnel plus ou moins fermé.
3. Une position
De sujet à sujet
4. Une direction
Celle donnée par la réceptivité et la spontanéité propre à l’attitude thérapeutique en psychosomatique
- Le travail du corps se fait dans le même sens que le mouvement projectif du sujet
- Un point de départ : l’organisation tonique et rythmique du corps et la place des manifestations affectives : de la cartographie tonico-émotionnelle au diagramme tonico-affectif.
- En lien avec l’imaginaire sensoriel et le rêve.
- Du corps propre en tant que schéma de représentation vers la création d’un espace imaginaire et représentatif.
5. Les moyens
- Réaliser une anamnèse du sujet
- Aménager la place de la directivité en fonction de l’anamnèse avec ouverture préalable d’un espace subjectif
- Accompagner le sujet à faire des lien entre son fonctionnement actuel et passé et les situations de vie rencontrées.
- Accompagner le sujet à comprendre ses tensions corporelles, les circonstances qui ont participé à sa construction.
- Dynamiser l’imaginaire sensoriel.
- Transformer l’expérience du corps dans la relation.
- Dynamiser les ressources créatives du sujet.
- Soutenir le développement des potentialités relationnelles, oniriques et affectives.
6. Les étapes de réalisation
Méthode d’accompagnement de la personne en médiation corporelle (enseignée au cours de la formation).